Le Cap Corse
A la fin du XVIII°,l’olivier couvrait plus de 11% des surfaces cultivées du Cap, ce qui le plaçait en tête de toutes les régions insulaires pour le nombre de pieds. Aujourd’hui renaîssent quelques magnifiques exploitations, extirpées du maquis dense. Pas de trace flagrante de point de greffe sur les variétés anciennes du Cap. Les plus fréquemment citées sont la « Cabanacce » et « l’Oliesece ».
Le verger cap-corsin présente une productivité d’huile inférieure aux autres vergers insulaires (14 à 17%). Avec les types de moulins traditionnels, il était nécessaire de laisser sécher les olives pendant plusieurs mois afin que l’huile puisse être extraite, ce qui donnait à l’huile une saveur particulière. L’utilisation de moyens modernes d’extraction permet d’éviter l’étape du séchage, tout en obtenant une huile qui reste typique.
La récolte se déroule de novembre/décembre à mi-mai.
Le Nebbiu
Les arbres plantés dans le Nebbiu jusqu’à 400 m d’altitude présentent un fort développement dû tant aux caractéristiques génétiques de la variété, qu’aux sols souvent riches et profonds.
La « Biancaghja », serait, d’après des études menées par la faculté de Corte, identique ou très proche de la variété « Sabine » plantée en Balagne. Son rendement moyen est de 35%. La chute des olives se produit généralement de fin janvier à mi-juin.
On trouve en minorité une autre variété : la « Raspuluta ». De nombreuses parcelles sont aujourd’hui revalorisées. Le potentiel de production du Nebbiu est important.
Même si les incendies ont anéanti une partie du verger, de nombreux oliviers productifs sont encore présents dans les vallées de Santu Petru, San Gavino, Pieve ou Soriu.
La Balagne
Région oléicole très ancienne, son oléiculture représentait au milieu du XIX° siècle, 90% de ses ressources. Une grande partie du verger, touchée par les incendies successifs, est aujourd’hui repartie en oléastres. Les vergers productifs subsistent autour des villages et dans quelques vallées non sujettes aux incendies.
La Balagne reste la principale région productrice de l’île. La variété dominante présente est greffée et nommée « Sabina ». La récolte à pleine maturité s’échelonne de décembre à mi-juin.
Une variété secondaire, la « Ghjermana », plus précoce, est plantée de pied franc. Il faut également citer la présence de vergers de « Picholine », aujourd’hui remis en valeur pour la production d’huile.
La Castagniccia
Peu connue pour son l’oléiculture, cette région possède pourtant de vastes plantations. On y retrouve la « Ghjermana », plantée de pied franc, jusqu’à environ 500 m d’altitude.
Elle est précoce, comparativement aux autres variétés de Haute Corse. Généralement, la récolte s’achève vers le mois de janvier. C’est probablement pour sa précocité que cette variété a été sélectionnée dans les temps anciens, afin d’être implantée dans une région au climat moins clément que dans les régions citées précédemment.
Vico – Ajaccio
C’est une région de coteaux où l’olivier est d’implantation ancienne. Les arbres peuvent atteindre de grands gabarits.
Deux variétés y sont dominantes : « l’Aliva Bianca », dont la chute naturelle s’échelonne de février à juillet et « l’Aliva Nera », dont la chute débute en novembre. Plusieurs villages semblent disposer d’une variété propre.
Sollacaro – Olmeto
C’est une zone de grandes vallées très ouvertes, particulièrement le « Bas Taravo ». Les ressources en eau y sont relativement importantes et les sols y sont riches.
Cette région a une histoire oléicole forte, doublée d’une tradition fruitière et maraîchère.
Dans le fond des vallées, les oliviers sont présents en bordure de parcelles alors que sur les coteaux, ils forment des massifs forestiers très denses. La variété principale est la « Zinzala ». La récolte par chute naturelle se déroule de décembre à mai.
Il existe dans cette région une curiosité à visiter, le site de Filitosa où, à l’ombre des oliviers, se dressent des menhirs datant de 2000 ans avant J. C.
La région de l’extrême Sud : Porto Vecchio – Bonifacio
Au début du siècle, la région de Bonifacio était une zone de production importante. Des projets de structuration de la production s’y étaient formés (création de coopérative, moulin de type industriel…), des courtiers en huile d’olive s’y établissaient pendant six mois de l’année.
Aujourd’hui, on peut apprécier la beauté de ses oliveraies qui sont entourées de hauts murs, destinés à les protéger du vent. Les variétés de cette zone ne se retrouvent pas ailleurs et sont les plus précoces de Corse.
Leur chute naturelle commence début novembre.
La zone de Sartène – Tallano
Les oliveraies semblent y être, globalement, d’implantation récente (seulement quelques centaines d’années). Les arbres sont installés à des altitudes pouvant atteindre 600 mètres. Les vergers sont, en général, denses et plantés de façon régulière.
La variété principale est la « Ghjermana » (différente de son homonyme de Balagne). Cette variété est résistante au froid et présente une rentabilité moyenne en huile. La récolte se déroule de novembre à mai. Les filets sont installés à même le sol.
Les huiles produites à partir de cette variété sont plus épaisses et plus colorées que la moyenne des huiles corses. Dans la plaine, on retrouve l’oléastre partout.
J. H.