Le royaume du Sciaccarellu
AOC devenue autonome en avril 1984 avec rang de cru, Ajaccio abrite un grand nombre de viticulteurs récoltants vinifiant dans leur propre cave. On y dénombre quelques-uns des plus vieux domaines qui ont fait la renommée des vins corses et des parcelles de vignes considérées comme de véritables archives ampélographiques.
Avec 220 ha pour une production d’environ 7 000 hl et un rendement de base de 45 hl/ha, Ajaccio possède le tiers de l’espace insulaire potentiellement classable en AOC. Démontrant ainsi qu’elle possède des dispositions naturelles agro-climatiques favorables à la viticulture. Cépage spécifique et orgueil du vignoble ajaccien, le Sciaccarellu donne sa typicité au rouge et au rosé : une robe claire, mais de l’étoffe et du feu et une distinction remarquable
Pour passer au crible ce millésime quelque peu périlleux, il nous fallait un équilibriste, Christophe Georges, oenologue du Domaine Comte Peraldi, et véritable pygmalion de la jeune génération de vignerons ajacciens a endossé pour nous le costume du funambule pour dresser sans concession le panorama général du millésimes 2008 en blanc et rosé et de 2007 en rouge.
Paroles d’expert : nous avons connu des conditions difficiles au printemps du fait des inondations et des attaques de mildiou. Donc, il a fallu être très très vigilant et pouvoir traiter le moment opportun. Le corollaire de la chute abondante des précipitations, c’est la belle hygrométrie
qui a évité toute sécheresse. En blanc, c’est un millésime très aromatique, concentré et plus frais que d’habitude. Les rosés sont véritablement enchanteurs, et ont permis en grande partie de sauver la récolte qui s’annonçait difficile en rouge. Du fait des difficultés évoquées, les rouges relativement colorés sont moins concentrés mais plus aromatiques et plus souples que 2007, qui restera une année de référence pour cette couleur pour l’appellation Ajaccio.