Maestria sur toutes la gamme
Si l’Appellation Vin de Corse A.O.C. peut être donnée aux vins produits par toutes les zones viticoles de l’île, c’est cependant la zone littorale qui va du sud de Bastia au nord de Porto-Vecchio et les coteaux intérieurs du Golo qui assurent la plus grosse partie de la production.
Complantée en grande partie par les cépages insulaires Niellucciu, Sciaccarellu, Vermentinu, elle accepte une proportion importante de cépages importés et principalement méditerranéens de type : Grenache, Cinsault, Syrah, Carignan.
Ces excellentes terres connaissent la viticulture depuis quelque 2 600 ans. C’est ainsi que six siècles avant notre ère, la culture de la vigne, l’habitude de la vinification et le goût de boire furent apportés par les Grecs quand ils s’installèrent à Aléria. La vigne fut depuis lors toujours présente, privilégiant des petits terrains comme le bassin de la Marana, au sud de Bastia ou la Casinca qui comptait fin 18ème près de 1 700 ha. De 1880 à 1900, les arrachages ont rendu une bonne partie des vignobles à la friche. L’époque récente de 1950 à 1975 a connu un développement viticole colossal (plus de 20 000 ha) qui a littéralement transformé le paysage.
Aujourd’hui, le vignoble a retrouvé sur l’ensemble de la zone des proportions raisonnables ne couvrant plus que 1 205 ha en A.O.C. pour un rendement moyen de 48,6 hl/ha. Cette restructuration a été accompagnée par une véritable démarche de qualité, effectuée aussi bien par les grandes caves coopératives de la région que par les petits producteurs. A la grande satisfaction du consommateur qui peut désormais trouver sur notre île et sur le continent des vins de très bonne qualité issus de cette zone à un prix raisonnable.
Les conditions de culture ont été compliquées avec quelques 300 mm d’eau tombés entre le 12 mai et le 15 juin 2008. C’est un millésime qui vient récompenser des vignerons précautionneux car les précipitations du printemps ont favorisé l’apparition du mildiou et de l’oïdium. Les conditions de récolte ont été meilleures, si l’on excepte le vent chaud sur la première semaine des vendanges, et la pluie de la mi-septembre. La conjugaison de tous ces paramètres a provoqué une baisse de 20 % de récolte par rapport à 2007. Le millésime est irréprochable sur les blancs avec beaucoup de fraîcheur et de fruit. Sur les rosés, tendance générale à la couleur par rapport aux années précédentes. Les vins rouges pour ceux qui ont su attendre dévoilent de très beaux tanins pour une garde moyenne.